Washington
de notre correspondant
Dans les consulats français aux Etats-Unis, les coups de téléphone n'arrêtent pas depuis le début des attentats antisémites commis dans l'Hexagone. Tantôt il s'agit d'un professeur de Californie qui devait conduire une classe d'enfants en France et qui hésite face à l'inquiétude des parents des enfants juifs, tantôt d'un importateur de moutarde et autres produits français, dans le Connecticut, qui craint le boycott. Ou encore de touristes qui annulent leur voyage en Provence... Enfin, d'innombrables messages d'insultes, des allusions à Vichy, à l'affaire Dreyfus...
Image. «J'ai mal à l'oreille !», dit l'un des Français chargés de leur répondre. Sa tâche est visiblement impossible : «Si l'on tente d'expliquer que ces attaques antisémites sont circonscrites, qu'elles sont le fait de jeunes musulmans d'origine arabe fâchés par la situation au Proche-Orient, la réaction n'est pas meilleure : on nous accuse alors d'être prisonniers de cette minorité pour la conduite de notre politique au Proche-Orient !» Depuis quelques semaines, la France n'a pas bonne presse outre-Atlantique.
Avant même les premiers attentats antisémites, abondamment commentés par les médias, plusieurs affaires très différentes s'étaient amalgamées pour détériorer l'image de l'Hexagone. Il y a eu d'abord la gaffe de l'ambassadeur à Londres, Daniel Bernard, qualifiant, lors d'un dîner privé, Israël de «petit pays merdeux» ; puis la découverte de la tricherie d'une juge française aux