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Libération

Berlin exige une «enquête» à Djerba

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L'Allemagne récuse la thèse de l'accident dans l'explosion de la synagogue.
publié le 15 avril 2002 à 23h01

«Les indices d'un attentat se renforcent. Compte tenu des derniers développements de l'enquête, ce serait un attentat qui devait viser la synagogue et non les touristes...» Le ministre allemand de l'Intérieur, Otto Schilly, a donné, samedi, le coup de grâce à la thèse officielle tunisienne présentant comme un «accident» l'explosion de jeudi devant la synagogue de la Ghriba, dans l'île de Djerba. Les Allemands sont d'autant moins enclins à tolérer l'invraisemblance de cette version que le bilan s'alourdit sans cesse. Il est actuellement de 15 morts ­ dont 10 touristes allemands et un Français­ et menace d'augmenter encore, compte tenu de l'état de plusieurs des 32 blessés.

A peine plus «diplomatique», le chancelier Schröder affirmait, hier, que «des indices parlent en faveur d'un attentat, mais que des données des autorités tunisiennes laissent à penser le contraire». Exigeant que cette affaire soit élucidée «complètement et le plus rapidement possible», il précisait: «Si c'est un attentat, (nous) ferons tout pour attraper (ses auteurs) et les mettre derrière les barreaux.»

Sites à risques. La conviction allemande est en tout cas assez forte pour que Berlin ait recommandé à ses ressortissants qui se rendent en Tunisie «une prudence accrue pour des raisons de sécurité», sans cependant mettre en garde contre des séjours dans ce pays. Le voyagiste allemand TUI ­ qui s'en tient à la même position ­ a toutefois rayé de ses programmes d'excursion «tous les sites religieux jugés à ri