Des milliers d'Iraniens, dont des personnalités du courant réformateur, ont rendu, hier à Téhéran, un dernier hommage au progressiste Yadollah Sahabi, décédé vendredi à l'âge de 95 ans. Cette grande figure de l'opposition, qui fut écrivain, professeur d'université et député, était l'un des membres fondateurs du Mouvement de la libération d'Iran (MLI), dont les activités ont été interdites en mars 2001.
Ses obsèques, qui se sont déroulées à l'université de Téhéran, se sont très vite transformées en un rassemblement politique contre le régime. «A bas les talibans, à Kaboul ou à Téhéran», ont notamment scandé plusieurs groupes d'étudiants faisant allusion au clergé conservateur, tandis que d'autres groupes dans le cortège laissaient éclater des slogans tels que «Référendum constitutionnel !» ou «Libérez les prisonniers politiques !» Certains ont conjointement salué la mémoire de Yadollah Sahabi et celle de l'ancien Premier ministre du Chah, Mohammad Mossadegh, père du nationalisme iranien renversé par la CIA en 1953. Sahabi avait joué un rôle important à ses côtés en 1951 dans la nationalisation du pétrole.
La police n'a pas indiqué le nombre de participants, évalué, selon les journalistes présents, à quelque 30 000 personnes dont un grand nombre de femmes.
Entourée des couronnes de fleurs, la dépouille de Yadollah Sahabi a été exposée à l'intérieur de la mosquée de l'université. L'oraison funèbre a été prononcée par le religieux progressiste Mohsen Kadivar, récemment emprisonné p