Menu
Libération

Timor-Est: Xanana Gusmao présidentiable malgré lui.

Article réservé aux abonnés
Le chef historique du mouvement indépendantiste part grand favori de l'élection qui s'est déroulée hier.
publié le 15 avril 2002 à 23h01

Bangkok de notre correspondant

Rarement un favori aura autant tergiversé avant d'accepter de s'engager dans une course gagnée d'avance. Les résultats seront connus en milieu de semaine. Mais, pour Xanana Gusmao, 55 ans, qui devrait remporter largement l'élection présidentielle de dimanche au Timor oriental, c'est sans doute une manière de se placer au-dessus des courants et des partis, avant même d'occuper officiellement la fonction suprême. D'entrée de jeu, le chef historique du mouvement indépendantiste a voulu se poser en leader national, dégagé des luttes d'influence, garant de la démocratie et de la souveraineté, responsable seulement devant son peuple. Son seul rival, Francisco Xavier do Amaral, qui avait été pendant neuf jours le premier président du Timor oriental juste avant l'invasion indonésienne de décembre 1975, a lui-même contribué à rehausser le profil de Xanana Gusmao, en déclarant qu'il ne se présentait que «pour donner un choix aux électeurs».

Provocation. Depuis le vote massif des Timorais pour l'indépendance en août 1999, Gusmao a répété à l'envi qu'il ne souhaitait pas diriger cette moitié d'île enclavée dans l'archipel indonésien. «Les chefs de guérillas ne font pas forcément des bons leaders politiques», aime-t-il à répéter, allant même jusqu'à évoquer l'exemple désastreux de Robert Mugabe, ancien «héros de la résistance» au Zimbabwe. Avec un zeste de provocation, Gusmao dit à qui veut l'entendre qu'il opterait volontiers pour la photographie, le journal