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Libération

Venezuela: Chavez en president phoenix

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Démis vendredi, le chef de l'Etat a été ramené au pouvoir hier.
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publié le 15 avril 2002 à 23h02

Le coup d'Etat, qui aura fait 41 morts et 323 blessés, n'aura duré que quarante-huit heures. Hugo Chavez est redevenu président, dimanche à l'aube, dans un Venezuela polarisé par deux jours d'un feuilleton politique haletant. La rue avait démis le chef de l'Etat vendredi, l'armée l'avait remplacé par Pedro Carmona, le patron des patrons, mais ses partisans des quartiers les plus pauvres de Caracas ont forcé, samedi, l'armée à reculer.

Après quarante-huit heures de prison, le président réhabilité a assuré, hier dans sa première allocution, n'avoir pas été maltraité et ne pas tenir rancoeur à ses adversaires. Apparemment à l'aise et reposé, il a joué la carte de la réconciliation dans un discours empreint d'émotion et retransmis sur toutes les télés. Emu aux larmes, Hugo Chavez n'a pas oublié, comme à son habitude, de déclencher les rires en égrenant, sur un ton bonhomme, les anecdotes de sa détention, avant de retrouver son sérieux en chantant l'hymne national avec tous ses ministres présents dans la salle des fêtes du palais Miraflores. Ce siège de l'exécutif avait été libéré par un soulèvement de ses partisans dans l'après-midi de samedi.

En tenue sport, col roulé vert et blouson bleu marine, le chef de l'Etat a tenu à rejeter d'avance «toute chasse aux sorcières» et «toute atteinte aux droits de l'homme» contre les auteurs du putsch de vendredi. Dans une «volonté de paix», il a lancé un «appel à l'unité» de tous les Vénézuéliens et à l'ouverture d'un «dialogue national».

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