Les juges se sont montrés très cléments. Dans le procès sur la mort du débouté du droit d'asile nigérian Marcus Omofuma, asphyxié lors de son expulsion d'Autriche il y a trois ans, les trois policiers qui l'accompagnaient ont été simplement reconnus «coupables, dans des circonstances particulièrement dangereuses, de mort sans intention de la donner». Au lieu des dix ans de prison ferme réclamés par la partie civile, les accusés ont écopé de huit mois avec sursis, une sentence valable pour trois ans seulement. S'ils ne récidivent pas d'ici là, leur peine se verra définitivement annulée.
Les faits remontent au 1er mai 1999. En cette journée de grand calme, les autorités autrichiennes décident de faire monter dans un avion en direction de la Bulgarie Marcus Omofuma, un demandeur du droit d'asile dont la demande vient d'être refusée. Celui-ci se débat, hurle qu'on est en train de le renvoyer vers une mort certaine et, les mains liées, joue des pieds et des dents pour éviter de monter dans l'avion. Les trois policiers qui l'escortent l'entourent de cordes comme une momie et lui font franchir la porte de l'appareil les pieds devant.
«Parce que ses hurlements dérangeaient le reste des passagers» (selon les déclarations d'un des policiers) et aussi «parce qu'à force de chercher à nous mordre, on pouvait attraper le sida» (selon un autre accusé), les agents de police décident de le bâillonner. Les bandes de sparadrap, enroulées sur plusieurs épaisseurs, atteignent en partie le nez de l