Au palais Miraflores, on efface les déclarations d'amour tracées sur les murs, durant un week-end de folie, par les inconditionnels du presidente Chavez. Le chef de l'Etat rétabli dans ses fonctions après quarante-huit heures d'incertitude entend tourner au plus vite la page d'un vrai-faux putsch qui aura causé la mort de 41 personnes. La veille au soir, les quartiers populaires de Caracas avaient encore été livrés aux pilleurs. Hier, la capitale s'est réveillée avec la gueule de bois. Dans l'expectative. Le métro et les transports publics fonctionnaient normalement ; mais tous les magasins n'avaient pas encore rouvert leurs portes. Que va faire Chavez ? A peine revenu aux affaires, le président a joué l'apaisement, excluant toute forme de chasse aux sorcières. 120 personnes, pour la plupart des militaires, seraient sous les verrous. L'éphémère chef du gouvernement provisoire, Pedro Carmona, est en prison, en attente de jugement. Son successeur à la tête du patronat, Carlos Fernandez, a immédiatement pris ses distances avec lui. «Nous n'avons rien à voir avec ce qui s'est passé, a-t-il déclaré. Nous n'avons en rien été impliqués avec la junte de transition (...).»
Dialogue. L'union sacrée entre patronat, médias et syndicats contre Chavez a volé en éclats après la tentative de passage en force du gouvernement provisoire de Carmona. Ce dernier avait annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale, la suspension de la Cour suprême et des autorités locales. Le sentiment prévaut a