Washington de notre correspondant
Colin Powell étant rentré quasiment bredouille de son voyage au Proche-Orient, une autre épreuve l'attend à Washington où la droite conservatrice américaine aiguise ses couteaux. Depuis la semaine dernière, pas un jour ne passe sans qu'un orateur conservateur ne dénonce l'attitude jugée conciliante de l'administration Bush vis-à-vis d'Arafat ou ne déplore l'abandon de la «clarté morale» de la politique étrangère post-11 septembre. L'ancien ministre de Ronald Reagan Bill Bennett, très influent dans les milieux conservateurs, a par exemple affirmé sur CNN que la nouvelle politique de Bush au Proche-Orient «mettait en colère l'ensemble de sa base politique». Le chroniqueur Robert Novak, conservateur lui aussi, notait le lendemain dans le Washington Post : «J'ai téléphoné à plusieurs républicains de premier plan, dont certains élus : ils étaient unanimement d'accord avec Bennett, sans vouloir l'exprimer en public...» Or George W. Bush ne peut sous-estimer ce courant : il sait qu'il lui doit sa victoire aux primaires de 2000. Il a également en mémoire que, pour se l'être aliéné, son père a été fragilisé aux élections de 1992 et les a perdues.
Le secrétaire d'Etat plaide depuis longtemps pour la fin de l'inaction américaine et pour un plongeon dans la complexité de la crise. Pourtant, paradoxalement, ce n'est pas Powell qui a imposé le changement de pied du Président, mais l'entourage direct de ce dernier. A la lecture des rapports fournis par le di