Belgrade de notre correspondante
Une loi, un ultimatum et un suicide : tels sont les nouveaux épisodes de la saga de la difficile coopération de Belgrade avec le Tribunal pénal international pour les crimes de guerre commis en ex-Yougoslavie (TPIY). Après plus d'un an de tergiversations et de louvoiements, les successeurs de Slobodan Milosevic ont brûlé les étapes. Le 11 avril, ils ont adopté une loi les autorisant à transférer à La Haye, siège du tribunal, les inculpés qui se trouveraient sur le territoire de la Serbie et du Monténégro, qui forment encore pour quelques mois la République fédérale de Yougoslavie (RFY). L'un d'entre eux, l'ancien ministre serbe de l'Intérieur, Vlajko Stojiljkovic, s'est suicidé quelques heures après le vote de la loi par le Parlement fédéral, dont il était député socialiste. Un geste désespéré de protestation qui témoigne du climat anti-TPIY entretenu aussi bien par le pouvoir, notamment parmi les proches du président fédéral Vojislav Kostunica, que par l'opposition fidèle à Milosevic.
Reddition. Malgré cela, avant-hier, pour la première fois depuis leur accession au pouvoir, le 5 octobre 2000, les réformistes de la DOS (Opposition démocratique serbe) ont appelé 23 inculpés, dont le TPIY assure qu'ils résident sur le territoire yougoslave, à se rendre dans un délai de trois jours. Parmi eux figurent les anciens chefs politique et militaire des Serbes de Bosnie (Radovan Karadzic et le général Ratko Mladic), trois coïnculpés de Milosevic pour les