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Libération

«On a besoin de cet endroit»

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publié le 20 avril 2002 à 23h05

Bethléem envoyé spécial

Ce n'est pas chose courante que de ressusciter, même quand on est un prêtre : c'est pourtant l'expérience qu'a faite Jacques Amateis, un religieux italien de 62 ans installé depuis plus de quatre décennies à Bethléem. «Oui, oui, c'est moi le mort», s'esclaffe-t-il en faisant visiter l'école salésienne de Don Bosco dont il s'occupe et d'où l'on a une superbe vue sur la basilique de la Nativité, assiégée depuis dix-huit jours par l'armée israélienne. A l'intérieur, quelque 200 Palestiniens dont une trentaine de religieux, des civils et un certain nombre de combattants recherchés ont trouvé refuge. L'armée israélienne a assuré qu'elle ne donnerait pas d'assaut contre un édifice religieux mais elle refuse de laisser les militants ressortir libres. Aucun progrès n'a été fait vendredi dans les négociations, compliquées par le caractère sacré du sanctuaire où serait né le Christ. A quelques centaines de mètres de là, la maison Santa-Maria, qui abrite des religieuses catholiques, a failli connaître le même sort dans les premiers jours de l'invasion.

J'étais mort. Le soir du 1er avril, Jacques Amateis décide d'aller passer la nuit à la maison Santa-Maria où logent sept soeurs de l'ordre de Sainte-Brigitte. Arrivées le 3 janvier à Bethléem, elles ne parlent pas l'arabe. La ville est en effervescence et s'attend à une entrée imminente des chars israéliens. Le soir, des hommes armés viennent demander s'ils peuvent prendre position sur le toit de la maison. Les soeu