Lyon correspondance
«J'ai peur. Je ne veux pas qu'on m'envoie en Tunisie. Là-bas, je sais que la police va m'arrêter. Je veux rester ici, en France, même en prison, peu importe», assure au téléphone Whalid Naouar. Entendu jeudi comme témoin, dans le cadre d'une enquête sur son frère Nizar Naouar identifié comme le chauffeur-kamikaze de Djerba, il a été arrêté... pour séjour irrégulier en France. Hier matin, à l'issue de sa garde à vue, le préfet du Rhône lui a signifié son arrêté de reconduite à la frontière. Depuis, il est détenu au centre de rétention administrative de l'aéroport Lyon-Saint-Exupéry. En attente d'une expulsion, Whalid a l'amer sentiment qu'on l'a «donné» aux autorités de son pays d'origine.
Mardi, ce Tunisien de 25 ans et sa famille, vivant près de Lyon, apprenaient que leur fils et frère Nizar avait été identifié comme étant le chauffeur du camion piégé qui a explosé devant la synagogue de Djerba le 11 avril. Pendant vingt-quatre heures, ils en sont restés abasourdis. Mercredi, le parquet de Paris ouvrait une enquête préliminaire afin de vérifier s'il était lié à une mouvance islamiste radicale. Jeudi, toute sa famille a été entendue par la police judiciaire. Whalid, le seul à ne pas être en règle, est resté en garde à vue. Muni d'un simple visa touriste, il est arrivé en France il y a deux ans, avec sa mère, ses deux petits frères et sa soeur. Ils venaient rejoindre leur père, Mohamed, qui travaille comme maçon depuis 1961. Tous ont pu être régularisés au t