Budapest de notre correspondante
Sa silhouette élégante et son ton courtois lui donnent un look si britannique que Péter Medgyessy semble tout droit sorti du milieu des affaires de la City londonienne. Rien de surprenant, car le candidat socialiste, que les urnes hongroises viennent de propulser au poste de futur Premier ministre, est un spécialiste des finances et il fut longtemps ministre d'un défunt parti communiste qui fut le plus réformiste de l'Europe de l'Est. Cet ancien banquier de 59 ans, doté d'un charme discret est l'«antipolitique» par excellence : pas démagogue pour un sou, dépourvu de tout charisme, c'est un orateur peu doué et parfois mal à l'aise devant les caméras.
Technocrate consensuel. Il offre cependant l'image rassurante d'une «force tranquille» bien éloignée de l'agressivité du leader de la droite sortante, Viktor Orban, et c'est ce qui a séduit une majorité de votants. Ce technocrate, seul candidat consensuel d'une gauche en manque de nouveaux ténors, est en effet d'abord un modéré qui sait être à l'écoute de la société.
Né à Budapest le 19 octobre 1942 dans une famille originaire de Transylvanie (aujourd'hui en Roumanie), Péter Medgyessy, qui parle parfaitement le français et le roumain, a été vice-ministre des Finances dès 1982 et membre du comité central du Parti communiste hongrois, le seul en Europe de l'Est qui a renouvelé son élite et restructuré l'économie avant d'entamer des réformes politiques en 1989. De 1987 à 1990, Péter Medgyessy bâtit nota