Ramallah envoyée spéciale
Si la majeure partie des Palestiniens de Ramallah semblait hier reprendre doucement goût à la vie, relevant les rideaux de fer des boutiques épargnées par les tirs, balayant les trottoirs souillés par plus de quinze jours de réoccupation israélienne, Yasser Arafat continuait, lui, à être emprisonné dans son quartier général de la Mouqataa, au nord de la ville palestinienne, tandis qu'à quelques dizaines de kilomètres de là le siège de la basilique de la Nativité de Bethléem se poursuivait dans une tension croissante. Tous les liens ne sont cependant pas coupés entre Arafat et le monde extérieur. Alors qu'une poignée de pacifistes israéliens et étrangers tentaient vainement, hier, de s'introduire dans ses bureaux, brandissant des pancartes: «Arafat reste notre partenaire» ou «Stop à l'occupation», l'émissaire américain William Burns est parvenu à rencontrer le vieux chef, pendant une heure et demie.
«Troublé». Lors de ses entretiens avec le secrétaire d'Etat adjoint, Yasser Arafat a réaffirmé «la nécessité d'un retrait total d'Israël de toutes les villes, de tous les villages et camps de réfugiés palestiniens» en Cisjordanie, a déclaré Nabil Abou Roudeina, conseiller d'Arafat. Selon lui, William Burns a assuré le président palestinien de l'engagement de l'administration américaine à «traiter simultanément les volets politique et sécuritaire [du conflit], de manière à réaliser les aspirations du peuple palestinien». L'émissaire américain a ensuite visit