Pour Henry Kissinger, le «Metternich de Nixon», l'homme de la détente avec l'URSS et de l'ouverture de la Chine, le Nobel de la paix 1973, il est de plus en plus compliqué de se déplacer à l'extérieur des Etats-Unis. Ce n'est pas une question d'âge (78 ans), mais plutôt de passé. De plus en plus de juges dans le monde souhaitent l'interroger, notamment sur son rôle dans l'opération Condor, qui organisait dans les années 70 la répression des opposants aux dictatures latino-américaines. Et plusieurs organisations militantes rêvent également de s'en prendre à lui pour son rôle dans la guerre du Viêt-nam...
Enquêtes. Alors que Kissinger est attendu aujourd'hui à Londres pour un colloque, un citoyen britannique, Peter Tatchell, a saisi la justice afin de le faire arrêter pour «crime de guerre». Sa demande a été repoussée lundi. La semaine dernière, en prévision de la même visite londonienne, le juge espagnol Baltasar Garzon a demandé, via une commission rogatoire, d'interroger le visiteur amé ricain. Une requête également rejetée lundi par la justice britannique, à la demande pressante du Département d'Etat. La juge française Anne-Sophie Chateau, qui enquête sur la disparition de cinq Français au Chili dans les années 70, et qui avait fait la même démarche que Garzon, a aussi été déboutée.
Il y a un an, apprenant qu'il séjournait au Ritz à Paris, un juge d'instruction français l'avait déjà convoqué à titre de témoin. Kissinger avait refusé, invoquant d'autres obligations. Plusieurs