Jénine envoyé spécial
Jeux interdits dans un champ de ruines. Saad Wahech, 11 ans, et son copain Assad Ersan, 10 ans, jouaient dimanche dans une des rues du camp de réfugiés de Jénine. Soudain, une explosion a projeté les deux gosses. Le premier a le visage et les jambes brûlés. Assad est dans le coma, le corps entièrement recouvert de gaze. Depuis le retrait de l'armée israélienne et la levée du couvre-feu, pas moins de douze habitants de Jénine ont été blessés dans des explosions accidentelles. Le camp et ses environs sont truffés de munitions de tous calibres et de toute provenance. Pour l'instant, seuls deux artificiers, un Norvégien et un Britannique envoyés par l'ONG Norwegian People's Aid, travaillent à débarrasser Jénine de ces engins mortels. «Depuis vendredi, nous en avons récolté pas moins de 300, explique Erik Tollefsen. Mais il en reste encore beaucoup.» Côté israélien, on trouve des obus de char, des bombes incendiaires, voire des missiles antitanks tirés depuis des hélicoptères, mais pas de mines antipersonnel contrairement à ce qu'assurent les habitants du camp. Des centaines d'engins artisanaux palestiniens n'ont pas explosé : des kuwa (des tuyaux de cuivre remplis de poudre), des bouteilles de gaz piégées, des mines antichars bricolées à partir de boîtes de biscuits et enterrées... «Nous manquons de matériel. Je n'ai même pas d'explosif pour faire sauter les engins que nous recueillons, ajoute Erik Tollefsen. Les Israéliens ne sont absolument pas coopératifs