Jérusalem
de notre correspondante
Après avoir verrouillé la Cisjordanie pendant près de trois semaines, les autorités israéliennes semblent toujours résolues à ne faire aucune concession à la communauté internationale. Alors que l'ONU se préparait à dépêcher une «mission d'évaluation» chargée de faire la lumière sur ce qui s'est réellement passé à Jénine, où des accusations de massacres et de crimes de guerre ont été portées contre l'armée israélienne, le gouvernement d'Ariel Sharon a finalement «gelé» hier soir l'accord qu'il avait donné à cette mission. Cette décision a été prise, selon la radio israélienne citant de hauts responsables, à la suite de consultations avec le ministère de la Défense et Tsahal. Le gouvernement aurait été «insatisfait» de la composition de cette mission, dont il soupçonnerait certains membres d'avoir des «visées politiques» et dont il jugerait le mandat «trop étendu». La volte-face d'Israël a entraîné à New York une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, qui avait décidé du principe de cette mission. Soucieux de voir cette résolution «appliquée comme écrit», Washington aurait, selon un haut responsable américain, réclamé à Sharon de laisser venir l'équipe de l'ONU.
«Moindre mal». Devant la Commission de la défense et des affaires étrangères de la Knesset, Ariel Sharon avait expliqué qu'il n'avait pas eu d'autre choix que d'accepter la venue de la mission de l'ONU. Celle-ci est en effet davantage une «équipe d'information» qu'une «commission d'en