Berlin de notre correspondante
Le Parti social-démocrate a un programme : Gerhard Schröder. En vue des législatives du 22 septembre, le SPD a présenté hier un programme si bien taillé à la mesure de sa personne que certains passages pourraient aussi bien servir à un Kim-Jong-il, en changeant seulement les nombreux «Gerhard Schröder» qui rythment le texte. Le premier point du programme est intitulé «Confiance dans le chancelier Gerhard Schröder» et décrit toutes ses qualités : «Gerhard Schröder recherche le consensus social et dirige avec résolution. Il donne courage et il a confiance dans l'organisation du futur. Il montre qu'il aime la vie.» Etc, etc.
Foin des lendemains qui chantent, des nouvelles frontières ou même des projets de société, l'objectif de la social-démocratie allemande, présidée on l'aura deviné par Gerhard Schröder, tient en une phrase : «Gerhard Schröder doit rester chancelier.» Le pragmatisme qui avait déjà marqué la campagne de 1998 atteint là un nouveau paroxysme : ce programme est l'enterrement de tout effort programmatique de la social-démocratie allemande. Schröder l'assume ouvertement : les élections du 22 septembre seront un choix entre lui et Stoiber, son rival conservateur, a-t-il annoncé, misant sur sa popularité bien plus grande que celle de Stoiber.
Radicalisme. En 1998 déjà, Schröder avait expliqué qu'il ne voyait plus de clivage entre «gauche et droite» mais plutôt entre des «politiques qui fonctionnent ou pas». Face à Helmut Kohl, usé par