Jérusalem
de notre correspondante
Les Israéliens, qui ont approuvé dans leur majorité le lancement de la dernière offensive de Tsahal sur la Cisjordanie, sont en train de réaliser à quel point la facture sera lourde. En annonçant mardi soir un plan d'austérité drastique pour faire face à la situation d'urgence dans laquelle se trouve le pays après dix-neuf mois d'Intifada (le déficit budgétaire atteint 2,3 milliards de dollars), Sharon a pris le risque de mettre une nouvelle fois en danger une coalition qui avait plutôt bien résisté aux opérations militaires de ces dernières semaines. Les mesures d'austérité, qui prévoient un gel général des salaires, une réduction des allocations familiales, des coupes de l'ordre de 2 % dans les budgets des ministères, la création de nouvelles taxes, la hausse d'un point de la TVA et le renchérissement de l'essence et des cigarettes, a fait plonger hier le shekel, en baisse de 1,25 % par rapport au dollar.
Addition. Alors que certains Israéliens reversent déjà au fisc près de 60 % de leurs revenus, ce plan de rigueur a provoqué les foudres de la presse, des syndicats et de certains partis politiques. La centrale syndicale Histadrout brandit la menace d'une grève générale dans les deux semaines à venir. Pour le Yedioth Aharonoth, le quotidien le plus vendu en Israël, «le ministre des Finances est en train de payer le prix du budget incorrect, chimérique et mensonger qu'il a récemment proposé à la Knesset». L'intéressé, Silvan Shalom, devait ren