Londres de notre correspondant
Tony Blair se présente comme le meilleur rempart contre Le Pen. Dans une interview publiée hier par le quotidien de gauche The Guardian, le Premier ministre travailliste qualifie la politique du chef du FN de «ré pugnante» et s'adresse au passage un satisfecit : «Nous avons un processus politique très robuste et nous traitons des problèmes comme la criminalité ou les comportements antisociaux avec sérieux.» Une façon de critiquer à mots couverts l'action de Lionel Jospin qui n'a pas su, selon lui, répondre aux inquiétudes des Français.
Texte musclé. «Si les gens ne croient pas que leurs dirigeants prennent ces questions au sérieux, ils se laissent alors abuser par les solutions, simplistes et la plupart du temps fausses, de l'extrême droite», ajoute-t-il au moment où son ministre de l'Intérieur, David Blunkett, défend à la chambre des Communes un projet de loi contre l'immigration clandestine. Plusieurs députés travaillistes accusent le secrétaire au Home Office de faire au contraire le lit de l'extrême droite avec un texte très musclé qui prévoit notamment d'éduquer les enfants des demandeurs d'asile dans des établissements à part.
«Politique forte». Les dirigeants du New Labour n'ont pas attendu longtemps avant de tirer à boulets roses sur leurs «camarades» d'outre-Manche. «Le Parti socialiste n'a jamais pris correctement la mesure des véritables préoccupations populaires en France en matière de criminalité et de comportements antisociaux. (...)