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Libération

La menace maoïste fait son chemin à Katmandou

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La grève générale de cinq jours, décrétée par la guérilla, est suivie par peur de représailles. Déserté par les touristes, le royaume himalayen est à genoux.
publié le 26 avril 2002 à 23h11

Katmandou envoyé spécial

Katmandou est une ville morte. Une nouvelle fois, les maoïstes népalais ont gagné. Au deuxième jour de la grève générale de cinq jours, le bandh qu'ils ont imposé au royaume himalayen, le pays s'est arrêté. Katmandou, normalement un capharnaüm assourdissant de Klaxon, de moteurs Diesel mal réglés et de chansons indiennes braillant de toutes les échoppes, était mercredi étrangement silencieux. Les maoïstes, qui mènent depuis six ans une «guerre populaire» sanglante contre le roi et son gouvernement, ont été obéis. Par peur plus que par conviction. La capitale du Népal est bloquée. Les rues sont vides, parcourues seulement par quelques piétons, bicyclettes et rickshaws tolérés par les rebelles. Les magasins, à quelques rares exceptions, ont baissé leur rideau de fer. Les écoles, les bureaux, sont fermés. Un marchand de bétel, la noix parfumée que chique tout le sous-continent, a entrouvert le matin les vantaux de son échoppe, servant des clients à la sauvette, mais l'après-midi tout était refermé.

Déploiement de force. Le gouvernement du parti du Congrès avait promis de casser cette grève qui défie son pouvoir dans sa capitale. Des centaines de policiers, militaires et paramilitaires sont installés à tous les carrefours, armés de tromblons d'un autre âge, aux aguets derrière des sacs de sable détrempés par les pluies d'avant mousson. Mais il en faudrait plus pour vaincre la terreur qu'inspirent les maoïstes, admirateurs du Sentier lumineux péruvien, croi