Washington
de notre correspondant
Le ranch du président Bush, à Crawford au Texas, se veut un cadre amical pour recevoir les chefs d¹Etat étrangers devant un barbecue. Hier cependant, c¹est plutôt règlement de compte à OK Corral qui s¹y jouait. Avant sa visite, le prince héritier d¹Arabie Saoudite, Abdallah, semblait déterminé à taper du poing sur la table de son hôte. Selon un de ses proches, qui a accordé, sous couvert d¹anonymat, une interview au New York Times, Abdallah s¹apprêtait même à menacer Bush de mettre un terme à l¹amitié américano-saoudienne, voire de recourir à «l¹arme du pétrole», si ce dernier persistait à ne pas user de son influence sur Israël.
Au terme de cinq heures d¹entretien, Bush a donné une rapide conférence de presse pour démentir de telles craintes, affirmant que les Saoudiens s¹étaient engagés à ne pas utiliser le pétrole pour influencer la politique américaine au Proche-Orient. «Le prince couronné et moi avons établi des liens solides», a-t-il ajouté. Appelant Israël à «achever son retrait» des territoires, il a déclaré, sans autre précision, que les deux hommes entendaient ¦uvrer ensemble à la paix.
Le régime saoudien se sent directement menacé par le conflit israélo-palestinien, qui soulève les passions dans sa population. «C¹est une erreur de croire que notre peuple ne fera pas ce qu¹il faut pour survivre, a déclaré ce proche d¹Abdallah. Il y a des moments où il faut tenter l¹impensable.»
Les Saoudiens, qui ont l¹impression d¹avoir fait un énorme