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Libération

La «Bérézina» des droits de l'homme

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Mary Robinson a eu des mots très durs pour la Commission de l'ONU.
publié le 27 avril 2002 à 23h11

Genève de notre correspondant

Vendredi, dans son discours de clôture de la Commission des droits de l'homme (CDH), Mary Robinson n'a pas mâché ses mots pour épingler le comportement de certains Etats en développement, qui ont réussi à museler toute critique. Les prenant à partie, elle a fait mine de s'interroger : «Comment la Commission des droits de l'homme, l'organe le plus important des Nations unies en la matière, pourra-t-elle continuer à se défausser de son devoir de protection des victimes ?» Mary Robinson parlait d'autant plus librement que le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, n'a pas renouvelé son mandat.

Parmi les organisations des droits de l'homme, le constat est unanime : les six semaines de réunion de l'organe de l'ONU, censé incarner «la conscience de la communauté internationale», se soldent par «une véritable Bérézina». Au point que le Mexique, soutenu mollement par l'Union européenne, a préféré retirer hier une résolution visant à mettre quelques digues de protection dans la lutte antiterroriste, commode paravent à tous les abus.

Solidarité. Joanna Wechsler, de Human Rights Watch, dénonce le travail de sape effectué par le cartel des dictateurs : «Composée de 53 Etats, la CDH a toujours été politisée. Mais le phénomène nouveau, c'est la solidarité liant les Etats qui violent le plus massivement les droits de l'homme et bloquent tout processus de condamnation.»

De fait, le jeu de renvoi d'ascenseurs entre Etats a parfaitement fonctionné. Ainsi, beaucoup d