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Libération

La faim menace les assiégés de Bethléem

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Une famille s'inquiète pour un fils bloqué dans la basilique de la Nativité.
publié le 27 avril 2002 à 23h11

Bethléem envoyé spécial

Depuis la terrasse de la maison, on aperçoit la basilique de la Nativité qui domine Bethléem. Toute la famille Abayat la regarde de temps à autre. Ibrahim, le fils, est à l'intérieur, assiégé par l'armée israélienne depuis plus de trois semaines. Tous les trois ou quatre jours, il appelle les siens avec son téléphone portable qu'il parvient à faire fonctionner malgré l'absence d'électricité. Jeudi, il a encore réussi à donner quelques nouvelles à sa mère et à son frère Soleiman. «Ils n'ont plus rien à manger. Toutes les provisions sont épuisées. Cela faisait dix jours qu'ils ne survivaient plus qu'avec de l'eau et du sel. Mais le sel, maintenant, ils n'en ont plus, affirme Soleiman, 34 ans. Mais se rendre n'est pas dans la nature d'Ibrahim. Il mourrait avant même que d'y songer.»

Succession. Ibrahim Abayat, 29 ans, est le chef des tanzim (milices du Fatah, le parti de Arafat) de Bethléem. Il a pris la succession de son frère, Atif, tué le 16 octobre dans un «assassinat ciblé» mené par un héli coptère israélien. On peut voir la photo du combattant défunt sur un calendrier, barré par cette phrase : «Par sa mort, il a rejoint l'histoire.»

Combativité. Les Abayat sont une des grandes familles de Bethléem. A la fois crainte, notamment des chrétiens qui l'accusent de fonctionner comme un «gang», et respectée pour sa combativité face à Tsahal. Pas moins de dix de ses membres seraient retranchés dans la basilique. A trois reprises, les 7, 12 et 18 avril, des mil