Pékin de notre correspondant

L'homme qui devrait présider d'ici un an aux destinées d'un cinquième de l'humanité découvre l'Amérique. Hu Jintao, le futur numéro un du pays le plus peuplé au monde, effectue depuis hier sa première visite aux Etats-Unis, un voyage initiatique d'une semaine au coeur de la première puissance mondiale. Il poursuit ainsi son introduction au monde, après une série méthodique de voyages l'an dernier dans les principales capitales européennes, dont Paris, ainsi qu'à Moscou et dans de grands pays du tiers monde.

Au cours d'une escale en Malaisie, Hu Jintao a tenté de modifier l'image lisse et énigmatique qui l'entoure, résumée par ce titre devenu un cliché de la presse de langue anglaise : «Who's Hu ?» Il est vrai que cet apparatchik, qui a gravi tous les échelons du parti communiste avant d'être choisi par Deng Xiaoping pour succéder à l'actuel numéro un, Jiang Zemin, s'est toujours gardé de prendre la moindre position publique, ou même attitude personnelle, qui permettrait de cerner sa véritable personnalité. «C'est injuste de me décrire comme mystérieux», a déclaré Hu Jintao aux journalistes qui l'accompagnaient en Malaisie. Le vice-ministre des Affaires étrangères chinois, Li Zhaoxing, qui voyage avec lui, a tenté de tracer un portrait plus précis : «Notre dirigeant va toujours vers les masses et le grand public est très habitué à le voir. Comment peut-on le qualifier de mystérieux ?» On y voit assurément plus clair.

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