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Libération

«Il y avait tellement d'attentats qu'on a été soulagés d'être mobilisés»

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publié le 29 avril 2002 à 23h12

Jérusalem envoyé spécial

Seize tués sur vingt-trois. C'est le bilan des pertes de l'armée de réserve israélienne lors de l'offensive contre la ville palestinienne de Jénine. Mais ni les pertes humaines, ni la multiplication des condamnations internationales de l'opération «Rempart», ni encore «la pétition des officiers», qui avait demandé aux soldats de refuser de servir dans les territoires palestiniens, n'ont affecté la motivation des réservistes mobilisés dans l'offensive lancée depuis le 29 mars contre la Cisjordanie. «Si la motivation est aussi forte, c'est que nous étions à bout. Nous n'en pouvions plus d'attendre pendant que les bombes explosaient et tuaient des civils. Beaucoup d'entre nous sont même partis rejoindre leurs unités avant même de recevoir leur ordre de mobilisation», explique Amos Bendahan, 39 ans, un père de trois enfants qui vient de terminer une période de réserve comme fantassin près de Ramallah. Cet ordre de mobilisation, il l'attendait déjà du gouvernement précédent, celui de Ehud Barak, en particulier après le lynchage, en octobre 2000, de deux réservistes israéliens dans cette ville.

Problèmes logistiques. «C'est vrai, renchérit Ariel Blum, un parachutiste dont le régiment occupe Bethléem, il y avait tellement d'attentats qu'on a été soulagés d'être mobilisés. Dans mon unité, sur 550 personnes rappelées, 530 l'avaient rejointe dès le soir même.» Dans plusieurs régiments sont venus des volontaires, certains âgés de plus de 60 ans, qui n'avaient pas