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Libération

L'Allemagne en deuil après la tuerie d'Erfurt

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Le lycée a perdu vendredi près d'un quart de ses profs.
publié le 29 avril 2002 à 23h12

Erfurt envoyée spéciale

Un tapis de fleurs, de bougies ou de peluches, déposées comme en offrande, barre l'entrée du lycée d'Erfurt (Allemagne) où vendredi un élève, avant de se tuer, a abattu seize personnes (douze professeurs, la directrice adjointe, une secrétaire et deux élèves de 14 et 15 ans), selon le bilan corrigé par la police. Tout le week-end, élèves, enseignants, parents ou hom mes politiques, à commencer par le chancelier Gerhard Schröder, ont défilé devant le lycée pour déposer qui un bouquet, qui une question tracée sur une feuille d'écolier : «Warum ?» («pourquoi ?»).

L'enquête a révélé que le tueur, Robert Steinhäuser, 19 ans, détenait légalement le pistolet et le fusil à pompe avec lesquels il a tué. Il était inscrit dans deux clubs de tir sportif, dont un club de la police, et disposait à ce titre d'un permis de détention de deux pistolets et deux fusils. Les clubs de tir, institution très importante en Allemagne, peuvent accorder ces permis à leurs membres (près de 2 millions) : les seules conditions impératives sont qu'ils aient plus de 18 ans et un casier judiciaire vierge.

Sataniste. Décrit par ses condisciples comme «intelligent» mais «paresseux», Robert avait été renvoyé en février du lycée Gutenberg, après avoir contrefait des certificats médicaux pour justifier ses absences. A ses parents, une mère infirmière et un père ingénieur, vivant séparés, il avait laissé croire qu'il continuait à fréquenter normalement le lycée. Le matin du drame, il avait ann