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Libération

La Cour européenne interdit la mort digne à Diane Pretty

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Strasbourg a rejeté hier sa demande de «suicide assisté».
publié le 30 avril 2002 à 23h13

Strasbourg de notre correspondante

Diane Pretty, 43 ans, atteinte d'une maladie neurodégénérative irréversible et incurable, paralysée du cou jusqu'aux pieds, réclamait le droit de mettre fin à ses jours avec l'aide de son mari. Se prononçant pour la première fois dans une affaire d'euthanasie, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) lui a refusé hier à l'unanimité le «suicide assisté» qu'elle demandait. Les sept magistrats strasbourgeois ont estimé que la législation britannique ­ qui considère l'aide au suicide comme un crime passible de quatorze ans de prison ­ n'était pas contraire aux droits de l'homme.

Distorsion. Le 19 mars, entourée d'infirmiers, Diane Pretty, dont les facultés intellectuelles et décisionnelles sont intactes, avait fait le voyage de Luton (Royaume-Uni) à Strasbourg pour mieux plaider sa cause. Elle estimait en effet qu'en lui interdisant de mourir au moment choisi par elle, le gouvernement de Grande-Bretagne violait plusieurs droits fondamentaux, notamment «l'interdiction de traitements inhumains et dégradants», le «droit à la vie» (et son corollaire, le «droit de mourir»), le «droit au respect de la vie privée» et la «liberté de conscience». Se gardant d'en appeler à des arguments éthiques, philosophiques ou moraux, évitant même d'utiliser le mot d'«euthanasie», son conseil, Philip Havers, faisait également valoir que Diane Pretty aurait d'elle-même mis fin à ses jours si elle n'était pas entièrement paralysée.

Dans son arrêt, la CEDH estime qu