Strasbourg de notre correspondante
Diane Pretty, 43 ans, atteinte d'une maladie neurodégénérative irréversible et incurable, paralysée du cou jusqu'aux pieds, réclamait le droit de mettre fin à ses jours avec l'aide de son mari. Se prononçant pour la première fois dans une affaire d'euthanasie, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) lui a refusé hier à l'unanimité le «suicide assisté» qu'elle demandait. Les sept magistrats strasbourgeois ont estimé que la législation britannique qui considère l'aide au suicide comme un crime passible de quatorze ans de prison n'était pas contraire aux droits de l'homme.
Distorsion. Le 19 mars, entourée d'infirmiers, Diane Pretty, dont les facultés intellectuelles et décisionnelles sont intactes, avait fait le voyage de Luton (Royaume-Uni) à Strasbourg pour mieux plaider sa cause. Elle estimait en effet qu'en lui interdisant de mourir au moment choisi par elle, le gouvernement de Grande-Bretagne violait plusieurs droits fondamentaux, notamment «l'interdiction de traitements inhumains et dégradants», le «droit à la vie» (et son corollaire, le «droit de mourir»), le «droit au respect de la vie privée» et la «liberté de conscience». Se gardant d'en appeler à des arguments éthiques, philosophiques ou moraux, évitant même d'utiliser le mot d'«euthanasie», son conseil, Philip Havers, faisait également valoir que Diane Pretty aurait d'elle-même mis fin à ses jours si elle n'était pas entièrement paralysée.
Dans son arrêt, la CEDH estime qu