Antananarivo de notre correspondant
La proclamation, lundi dernier, par la Haute cour constitutionnelle (HCC) de Madagascar, de la victoire de Marc Ravalomanana au premier tour de la présidentielle du 16 décembre, avec 51,46 % des suffrages, loin de mettre fin au feuilleton post-électoral malgache qui l'oppose au président sortant Didier Ratsiraka le relance sous un jour nouveau et franchement inquiétant. Quatre des six gouverneurs qui jouissent d'un pouvoir autonome dans leurs provinces, celles d'Antseranana au nord, de Mahajanga à l'ouest, de Toamasina à l'est, et de Toliara au sud, ont en effet annoncé leur intention de s'émanciper de la tutelle d'Antananarivo, la capitale et fief politique de Ravalomanana, en optant pour un statut qui reste à définir entre l'indépendance pure et simple, une confédération ou une fédération des provinces. La province de Fianarantsoa, au sud de celle d'Antananarivo sur les hauts plateaux, acquise au nouveau Président, échappe à cette tentation sécessionniste.
Nouveau décompte. L'accord de Dakar, signé le 18 avril entre Ratsiraka, reconnu comme seul président du pays, et Ravalomanana, qualifié de candidat à la présidence, s'il prévoyait bien un nouveau «décompte contradictoire» des résultats, proclamés une première fois le 25 janvier par une HCC aux membres invalidés au profit de leurs prédécesseurs, n'avait manifestement pas imaginé que ce nouveau décompte prendrait une tournure expéditive et, selon certains observateurs, tout aussi partisane