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Libération

Sahara : bras de fer Alger-Rabat

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Le projet de résolution du conflit débattu à l'ONU.
par L.D.S.
publié le 30 avril 2002 à 23h13

James Baker, l'émissaire spécial de Kofi Annan pour le Sahara occidental depuis 1995, va-t-il jeter l'éponge ? C'est en tout cas ce qu'il menace de faire si un projet de résolution sur ce conflit n'est pas adopté aujourd'hui par le Conseil de sécurité. Ce projet, présenté par les Etats-Unis et soutenu notamment par la France, investit James Baker de l'autorité lui permettant de mettre au point ­ y compris «sans l'accord des parties concernées» ­ un plan de règlement. Celui-ci consiste à accorder une autonomie sous souveraineté marocaine à ce territoire que se disputent le Maroc et le Front Polisario soutenu par l'Algérie. Ce plan, connu sous le nom de «troisième voie», vise à sortir de l'impasse dans laquelle se trouve ce conflit vieux de 25 ans. Accepté avec quelques réserves par Rabat, il est catégoriquement rejeté par Alger ­ qui cherche à obtenir un partage de l'ancienne colonie espagnole ­ et le Polisario. A la veille de la discussion à l'ONU, cette affaire provoque quoi qu'il en soit un bel affrontement diplomatique dans les couloirs du Conseil de sécurité.

Alors que la presse marocaine réaffirmait, hier, le soutien de Rabat à ce plan, Alger partait en guerre contre lui, estimant qu'il «reconnaît le fait accompli marocain». Dans une lettre au Conseil de sécurité, l'ambassadeur algérien à l'ONU affirme que «seule une solution unanimement acceptée par le Conseil et acceptée par les parties intéressées peut être mise en place». Alger, qui voit dans l'attitude de Baker une