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Libération

Menace extrémiste en Grande-Bretagne

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L'extrême droite pourrait remporter des sièges à Burnley et Oldham, théâtre d'émeutes raciales, l'an dernier.
publié le 2 mai 2002 à 23h19

Burnley envoyé spécial

Steven Smith s'abrite derrière des boucliers, des cottes de maille et des casques étincelants. Avec ses fausses armures, fabriquées pour la plupart en Espagne, et ses chevaliers de plomb, il dit satisfaire sa passion pour une histoire «anglo-saxonne blanche». «J'aime mes racines, ma patrie et mes ancêtres», proclame cet homme de 41 ans. Depuis des semaines, sa boutique moyenâgeuse sert surtout de quartier général au British National Party (BNP), l'extrême droite britannique. Il y a encore trois ans, il votait travailliste, comme ses parents et la vaste majorité des habitants de Burnley, cette ville autrefois industrielle du nord de l'Angleterre. «Le Labour nous a trahis. Il a commencé par traire la classe ouvrière blanche. Maintenant, il garde le pouvoir grâce aux minorités. Nous avons un gouvernement d'occupation.» Entouré de ses défenses en fer blanc et de son berger allemand, il déclare combattre «l'invasion» de son pays par «le tiers-monde».

Le BNP se présente aujourd'hui aux élections locales. Quand ce groupuscule se réduisait à quelques nervis, il ne défrayait la chronique que par ses violences. Pour la première fois, sa campagne mobilise l'attention des Britanniques. Car ses candidats à Burnley et dans la localité voisine d'Oldham pourraient ravir certains des sièges en lice. Un résultat marginal à l'aune de la France lepéniste, mais qui provoquerait un coup de tonnerre dans un pays jusqu'ici à l'abri de l'extrémisme.

«Il leur suffit de gagner un s