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Libération

Mission Jénine: un «revers cinglant» pour l'ONU

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Face au refus israélien, Kofi Annan a annulé l'enquête sur le camp palestinien.
publié le 3 mai 2002 à 23h20

New York de notre correspondant

En public, les diplomates parlent de «regret et de frustration», en privé, ils évoquent «un revers cinglant». Au lendemain de la décision prise par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, d'annuler la mission chargée d'établir ce qui s'est vraiment passé dans le camp de Jénine, un sentiment d'échec prévalait hier à New York. Symptôme de l'impuissance onusienne à intervenir dans la région.

Récidive. Face au refus de collaborer exprimé par le gouvernement israélien, et après douze jours d'attente, Annan a remis mercredi soir une lettre au Conseil de sécurité pour démanteler une équipe qui n'a jamais quitté Genève. Assurant qu'il deviendrait «de plus en plus difficile» d'établir la vérité sur les combats de Jénine au fil du temps. Une nouvelle fois la crédibilité de l'ONU est remise en cause. Lors de l'assaut mené par Israël début avril dans différentes villes palestiniennes, en représailles aux attentats-suicides, Jérusalem avait déjà ignoré les résolutions de l'ONU lui demandant de se retirer. Aujourd'hui, Israël récidive. «Ariel Sharon ne fait aucun cas des textes qui sont votés par les Nations unies, résume un diplomate. Finalement, il a le dernier mot, et on ne peut rien faire. Il y a de quoi s'énerver.»

Conditions. Tout avait pourtant bien commencé. Le 19 avril, l'ONU avait voté la résolution 1 405 en faveur de l'envoi d'une mission à Jénine. A l'époque, Israël ne s'y disait pas opposé et assurait qu'il «n'avait rien à cacher» face aux acc