Ramallah envoyé spécial
C'est un Yasser Arafat libre, auréolé d'une nouvelle popularité, célébré comme un résistant dans un monde arabe désespéré de ses propres dirigeants, qui est sorti de la longue et dure épreuve de Ramallah. Fatigué, affaibli et malade, il a ressuscité son image de héros aux yeux de l'opinion publique arabe, lorsqu'il a surgi des ruines de son quartier général, éclairé par une simple bougie, pour adresser sa colère aux caméras du monde entier. Mais cette libération, si on met en parallèle l'ampleur des destructions au sein de l'Autorité palestinienne, le démantèlement des services de sécurité bras armé du leader palestinien , le peu de liesse populaire dans les rues de la ville, est loin d'apparaître comme une victoire. Le raïs, comme à Beyrouth il y a vingt ans face au même Ariel Sharon, va devoir repartir de zéro et reconstruire toutes les institutions palestiniennes. Comme le souligne un diplomate européen, «le roi Arafat est libre mais le roi Arafat est nu».
Compromis. Pour Ghassan Khatib, un analyste palestinien, le chef palestinien est sorti «un peu plus fort» du siège qui lui fut imposé par l'armée israélienne. Mais, nuance-t-il, «il n'a remporté qu'une victoire émotionnelle. Certes, il va pouvoir sortir de la Mouqaata, voyager, retrouver son peuple, mais c'est une victoire à très court terme, qui ne dépassera pas quelques semaines». Pour Mark Heller, un expert israélien du centre Jaffé d'études stratégiques, on ne peut pas parler de victoire mai