Londres de notre correspondant
Le royaume est en état de choc après la percée réalisée par l'extrême droite xénophobe aux élections locales. Selon le décompte achevé hier, le British National Party (BNP) a réussi à faire élire trois des siens à Burnley, une ville ouvrière du nord-ouest de l'Angleterre. Un résultat isolé, mais lourd d'avertissement. Si le scrutin, marqué par l'abstention (65 %), montre une poussée protestataire, il ne permet à aucun des deux grands partis travailliste et conservateur de se démarquer. Près de 22 millions de Britanniques la moitié du corps électoral désignaient jeudi 6 000 conseillers locaux répartis dans 174 localités. Dans la seule ville de Burnley, 45 sièges étaient à pourvoir. Le BNP présentait 68 candidats à l'échelle nationale. Même si sa moisson peut paraître bien maigre, surtout au regard de la France lepéniste, elle est sans précédent dans l'histoire de la Grande-Bretagne.
Désaffection. Pour la première fois, un mouvement jusque-là groupusculaire parvient à exister autrement que par la violence de ses militants. Depuis sa fondation en 1983, il n'avait remporté qu'un siège local, à Tower Hamlets, dans l'est de Londres, en 1993, et l'avait reperdu au bout d'un an. En 1976, son ancêtre, le National Front, n'avait obtenu que deux élus au conseil municipal de Blackburn. Il était alors à son plus haut niveau.
Sur l'ensemble de Burnley, le BNP recueille 28 % des voix et a bien failli gagner également dans la localité voisine d'Oldham où