Ramallah envoyés spéciaux
Il s'agissait probablement d'un «repaire de terroristes»... Un banal bâtiment de six étages à Ramallah : le ministère palestinien de l'Enseignement supérieur. Des papiers volent dans tous les coins, les armoires ont été jetées par terre, des fils pendent du plafond éventré... Le coffre-fort a été ouvert à l'explosif. Pendant une nuit entière, lors de l'occupation israélienne de Ramallah, les soldats ont cassé, pillé et surtout subtilisé des documents importants. Le sol est jonché de verre brisé, les photocopieuses sont hors d'usage, les ordinateurs démantibulés. Certains soldats qui s'ennuyaient ont arraché une à une toutes les touches d'un clavier. Et le plus grave : les ordinateurs ont été soigneusement vidés de leurs disques durs. Tous. «Pour les cinq ans à venir, le Shin Beth est mieux renseigné que moi sur les étudiants et les enseignants des universités palestiniennes», soupire Naïm Abou Hommos, le ministre palestinien de l'Enseignement supérieur.
Acte prémédité. La tournée des bâtiments officiels de l'Autorité palestinienne est édifiante. Au ministère de l'Education, Salah Soubani est défait : «Nous avions construit ces dix dernières années une importante base de données avec l'Unesco et ils ont tout détruit.» Même topo au ministère des Travaux publics. Au ministère des Transports, le registre des immatriculations et celui des permis de conduire ont été volés : il existait heureusement des doubles. Même chose pour le cadastre. Le bureau nationa