Bangkok correspondance
Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix et égérie de l'opposition démocratique en Birmanie, a été libérée hier de son assignation à résidence imposée par la junte militaire en septembre 2000. Elle a été acclamée au siège de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), par quelques centaines de partisans, aux cris de «Longue vie à Suu Kyi». L'opposante s'est réjouie du fait que sa libération était «sans conditions». «Il n'y a pas de restrictions à mes mouvements, je peux aller où bon me semble.» Cette libération est le premier résultat significatif des contacts engagés au plus haut niveau depuis octobre 2000 entre la junte et l'opposition. Ces entretiens historiques, pilotés par les Nations unies, pourraient déboucher sur une «réconciliation nationale» entre les frères ennemis du conflit birman. Et la liberté recouvrée de Suu Kyi constitue une étape décisive de ce processus.
Les deux parties pourraient entamer des discussions de fond sur les sanctions internationales qui pèsent sur le régime, sur l'aide humanitaire, le sort des quelque 1 500 prisonniers politiques ou sur la rédaction d'une nouvelle Constitution. La junte militaire s'est, elle, félicitée de cette «nouvelle page pour le peuple du Myanmar [Birmanie, ndlr] et la communauté internationale». «On est dans un cadre de négociation pour un partage du pouvoir, avec des élections. C'est l'objectif de Suu Kyi», explique un diplomate. L'émissaire de l'ONU qui supervise les négociations, le M