Bethléem envoyé spécial
Côte à côte, les unes portant le voile et les autres le fichu, les épouses de plusieurs Palestiniens retranchés dans la basilique de la Nativité et une dizaine de religieuses d'une congrégation suédoise qui vivent à proximité font face aux soldats israéliens surarmés qui barrent la ruelle conduisant à l'édifice. Les premières, souvent accompagnées de nourrissons, sont venues avec l'espoir d'apercevoir leurs maris lorsqu'ils sortiront à l'issue d'un siège qui a déjà duré cinq semaines. Les secondes attendent, avec beaucoup d'impatience aussi, de pouvoir pénétrer à l'intérieur de l'église.
L'Italie bloque. Très vite, les unes et les autres finissent par se parler, puis sympathiser. Les Palestiniennes, au discours chargé de haine et de colère contre Israël, demandent même aux religieuses de prier dans la rue avec elles. «Pourquoi pas, répond l'une d'elles, cela me paraît naturel. Nous vivons déjà dans une maison qui est entourée de musulmans (la population de Bethléem est aux deux tiers musulmane, ndlr).» Une autre émet cependant quelques réserves, craignant la récupération politique d'un tel acte. La prière ne se fera pas. Après avoir annoncé à plusieurs reprises l'imminence de la levée du siège, un porte-pa role militaire israélien prévient subitement que celle-ci est une nouvelle fois retardée. En quelques instants, la ruelle se vide.
«Nous avons réussi à trouver un accord pour résoudre la crise de l'église de la Nativité. Son application est retardée ca