Rishon-le-Tzion envoyé spécial
L'explosion a été si violente qu'elle a arraché de ses gonds une épaisse porte blindée qui séparait la salle aux billards de la cage d'escalier. Elle a fissuré les murs, provoqué l'écroulement du plafond. De l'extérieur, on dirait que la façade a été déchirée. Les fenêtres n'existent plus. Il a fallu deux grues aux sauveteurs pour leur permettre de dégager plusieurs corps ensevelis sous les décombres. Plus que l'écroulement d'une partie du bâtiment, c'est l'éclatement de la bombe qui a tué mais aussi mutilé. Le bilan de l'attentat-suicide survenu mardi soir vers 23 heures s'élevait hier à 17 morts et plus de 40 blessés, dont une quinzaine grièvement atteints.
Zone industrielle. C'était le premier acte terroriste depuis que l'armée israélienne a mis fin à l'opération «Rempart», destinée, selon le Premier ministre Ariel Sharon, à éradiquer les infrastructures terroristes en Cisjordanie. C'était aussi la première fois que Rishon-le-Tzion, cité cosmopolite surtout habitée par la classe moyenne ashkénaze et située non loin de Tel-Aviv, était frappé par un attentat d'une telle ampleur. «On savait que les attentats allaient reprendre. Mais on ne se doutait vraiment pas que les Palestiniens frapperaient un jour notre petite ville», fait remarquer un curieux venu sur les lieux du drame.
Personne ne s'attendait a fortiori à ce que le Spiel Club, un établissement de jeux situé dans la nouvelle zone industrielle de Rishon-le-Tzion, soit choisi comme cible. L'