Bruxelles envoyée spéciale
Le petit immeuble blanc n'a plus de toit, il ne reste que quelques poutres noircies de fumée suspendues dans l'air. Le feu a tout ravagé. Les pompiers ont retrouvé le corps du vieil homme dans les décombres, au dernier étage, carbonisé par l'incendie qu'il avait lui-même provoqué. Hendryck Vyt, 81 ans, Belge flamand, vivait seul dans son appartement. Quand ils l'ont évacué, les secouristes ont retrouvé près de lui le cadavre de son chien, un berger allemand qui ne le quittait jamais. A l'étage en dessous, il y avait deux morts dans la chambre : Ahmed Isiasni, 47 ans, et Habiba el-Hajji, 48 ans, son épouse. Le couple d'origine marocaine, parents de cinq enfants, avait été criblé de balles dans son sommeil. C'était mardi à 4 heures du matin. Hendryck Vyt haïssait ses voisins et «tous les Bougnoules».
Hier, au pied de l'immeuble, 121, rue Vanderlinden, à Schaerbeek, commune au nord de Bruxelles, les bouquets de roses commencent à faner sur le trottoir. Des banderoles accompagnent les fleurs : «A la famille de notre copain de classe. Les élèves de quatrième année de Sainte-Marie-de-la-Sagesse.»Une sourate du Coran est accrochée à une fenêtre. La rue entière est habitée par des familles marocaines, comme les rues voisines, les squares alentour, les commerces. C'est ce que Vyt ne supportait pas.
Voisins fréquentables. Il habitait la ville depuis 1933, selon le parquet de Bruxelles. Et ce second étage rue Vanderlinden depuis une quinzaine d'années, selon les