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Libération
Enquête

Harcèlement bestial.

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GRAND ANGLE. En Grande-Bretagne, des activistes proanimaux mènent la vie dure à un grand centre de vivisection. Depuis cinq ans, les manifestations se multiplient devant les locaux de Huntingdon Life Sciences. Employés, mais aussi fournisseurs et actionnaires sont menacés, parfois agressés. Une politique d'asphyxie qui porte ses fruits. En dix ans, l'action a chuté de 3,5 à 0,04 livre sterling.
publié le 11 mai 2002 à 23h26
(mis à jour le 11 mai 2002 à 23h26)

Depuis cinq ans, les manifestations se multiplient devant les locaux de Huntingdon Life Sciences. Employés, mais aussi fournisseurs et actionnaires sont menacés, parfois agressés. Une politique d'asphyxie qui porte ses fruits. En dix ans, l'action a chuté de 3,5 à 0,04 livre sterling.

Ils relèvent la capuche de leur parka et sautillent sur place pour conjurer le froid. Cela fait déjà plus de trois heures qu'ils patientent devant les portes closes de Huntingdon Life Sciences (HLS) sous une pluie battante. Les policiers qui les surveillent se sont réfugiés dans leur fourgonnette. A la vue de la voiture qui franchit la barrière, Gary se met à crier : «Assassins d'animaux, bande de malades !» Ses compagnons lancent en écho : «On va en finir avec vous, vous n'avez aucune chance !»

En cette fin d'après-midi glacée, ils sont quatre à guetter la sortie du personnel. Ils viennent chaque semaine de Liverpool, distant de près de 300 kilomètres, pour faire le siège d'un des plus grands centres de vivisection d'Europe. Des activistes d'autres régions prennent la relève les autres jours. «A force de nous voir, ils vont finir par craquer. Leur moral est déjà très bas», affirme Kate, jeune étudiante en psychologie, convaincue que la fin de l'entreprise est pour bientôt : «Jusqu'à présent, on a remporté toutes les batailles qu'on a menées.»

De l'extérieur, le site, perdu dans la campagne anglaise, à deux pas de Cambridge, ressemble plus à une caserne qu'à un laboratoire. Aux deux rangées de gri