Londres de notre correspondant
Les chemins de fer britanniques, endeuillés pour la quatrième fois en quatre ans, sont-ils encore coupables de négligence ou ont-ils été victimes d'un acte de vandalisme sans précédent ? Les deux thèses s'affrontent au lendemain de l'accident ferroviaire de Potters Bar qui, selon un dernier bilan, a fait ven dre di 7 morts et plus de 70 blessés.
Dévissés. Selon les premiers éléments de l'enquête, une rupture d'aiguillage est à l'origine de la catastrophe. Alors qu'il s'apprêtait à traverser sans s'y arrêter Potters Bar, une petite gare au nord de Londres, un train est sorti des rails à la hauteur du changement des voies n° 2182. Les trois premiers wagons ont poursuivi leur course sans encombre et se sont immobilisés 400 mètres plus loin. Mais le dernier a pris la tangente, heurté le parapet d'un pont, escaladé deux quais, avant de s'encastrer sous leur toiture. Les boulons d'acier qui fixaient les deux aiguilles à la traverse ont été retrouvés sur le ballast. «Ils étaient totalement dévissés», a reconnu samedi John Armitt, le directeur général de Railtrack, la compagnie responsable des infrastructures. Détachée aux deux bouts, la barre métallique qui actionnait la portion des rails mobiles s'est brisée au passage du convoi. La dernière voiture est sortie des voies, entraînant avec elle le reste du train.
Railtrack affirme que le site de Potters Bar avait été inspecté à deux reprises au cours des dix jours précédents par des équipes de Jarvis, une