Menu
Libération

Sharon dépassé par sa droite

Article réservé aux abonnés
Sous l'influence de son rival Netanyahou, son parti se radicalise.
publié le 14 mai 2002 à 23h27

Jérusalem envoyé spécial

A un an et demi des prochaines élections législatives en Israël, le combat des chefs s'est véritablement engagé au sein du Likoud (droite nationaliste). Il promet d'être violent et sans pitié. Il met aux prises Benyamin Netanyahou et Ariel Sharon, le premier ayant précédé le second au poste de chef du gouvernement.

Dans la nuit de dimanche à lundi, l'ancien Premier ministre a infligé un revers des plus humiliants à son rival en lui faisant perdre la confiance de son parti lors d'une réunion extraordinaire du Comité central à Tel-Aviv, après un vif débat autour de la création d'un Etat palestinien. La résolution soumise par Ariel Sharon aux quelque 2 150 délégués a été repoussée par 59 % des voix. C'est une lourde défaite politique pour l'actuel chef du Likoud. Mais, comme le soulignait hier Nahum Barnea ­ l'un des grands commentateurs israéliens ­ dans le quotidien Yédiot Aharonot, son adversaire sort aussi grand perdant de la bataille en apparaissant «tellement à l'extrême droite que Sharon sera bientôt comparé à Chirac, et Netanyahou à Le Pen».

«Mollesse». Cela faisait plusieurs mois que Netanyahou se préparait à passer à l'attaque. Jusqu'à présent, il se contentait d'adresser des critiques cinglantes à son rival, lui reprochant sa «mollesse» à l'égard de Yasser Arafat et des Palestiniens. Mais l'actuel chef du gouvernement paraissait hors d'atteinte. D'une part, il bénéficie d'une immense popularité chez les militants du parti, et celle-ci vient d'êt