Post mortem, le leader populiste de droite Pim Fortuyn assassiné le 6 mai, a réussi hier son pari politi que : s'imposer du premier coup comme la deuxième formation politique représentée au Parlement des Pays-Bas. Mais l'énorme choc émotionnel provoqué par son meurtre n'aurait apparemment pas provoqué le déluge de «votes de compassion» que craignaient les partis traditionnels. Selon les premières estimations, fondées sur les sondages sorties d'urnes, la Liste Pim Fortuyn (LPF) remporterait 26 des 150 sièges de la cham bre des députés, devant les libéraux du VVD et le parti social-démocrate du Premier ministre sortant Wim Kok (PvdA). Comme prévu, ces élections législatives marquent en tout cas un net coup de barre à droite des Pays-Bas, puis que le parti chrétien-démocrate CDA arrive largement en tête : après huit ans de cure dans l'opposition, le CDA raflerait 40 sièges (contre 29 dans le Parlement sortant).
Scrutin surréaliste. Fortement mobilisés, les Néerlandais se sont rendus en masse aux urnes pour ces «élections les plus bizarres et imprévisibles que le pays ait connues», selon l'expression de la plupart des journaux. Un scrutin surréaliste marqué par l'ascension fulgurante d'un parti décapité, sans histoire, sans organisation et sans idéologie bien définie. La Liste Pim Fortuyn, qui n'existait pas au début de l'année, avait été formée à la hâte par ce flamboyant dandy de 54 ans, homosexuel et professeur de sociologie, dans la foulée de son triomphe aux municipales de R