São Paulo correspondance
Le colonel de la police militaire Mario Pantoja a été condamné hier, par un tribunal de Belém (Etat du Parà, Nord), à 228 ans de prison pour son rôle dans le massacre de 19 paysans du Mouvement des sans-terre, le 17 avril 1996. La sentence correspond à douze ans de détention pour chacune des victimes. Les jurés ont reconnu Pantoja coupable par six voix contre une. Il est l'un des trois officiers accusés d'avoir ordonné à plus de 150 policiers militaires d'ouvrir le feu sur un groupe de 1 100 militants du Mouvement des sans-terre qui bloquaient une autoroute à Eldorado do Carajas (Parà) lors d'une manifestation en faveur de la réforme agraire.
La police avait reçu d'Almir Gabriel, alors gouverneur de l'Etat du Parà, l'ordre d'évacuer la voie «à tout prix». Selon l'expertise, les victimes avaient été fusillées à bout portant ou poignardées, certaines massacrées à coups de hache. L'un des deux auxiliaires de Pantoja, Raimundo Lameira, a été acquitté par manque de preuves mais le parquet a annoncé qu'il ferait appel de la sentence. Un troisième responsable, José Maria Oliveira, sera jugé mardi. Selon l'expertise de la défense, il n'y a pas eu de massacre, et les victimes ont été tuées à l'arme blanche, après l'affrontement avec la police. A quoi la partie civile a rétorqué : «Pour l'expertise, l'arme blanche a été utilisée par les sans-terre. Il faut donc en conclure qu'ils se sont entre-tués ou se sont suicidés.»
Les trois hommes avaient été acquittés par