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Portrait

Touré, la force tranquille du Mali

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L'ancien général revient au pouvoir, mais cette fois par la voie des urnes.
publié le 17 mai 2002 à 23h29

C'est le bon général, le genre qui fait défaut à l'Afrique. ATT, Amadou Toumani Touré, le nouveau président du Mali, revient au pouvoir, une décennie après l'avoir quitté, mais cette fois par la voie des urnes. Avec plus de 64,35 % des voix, selon les résultats officiels , il succède à Alpha Omar Konaré qui, au terme de deux mandats, ne pouvait se représenter.

En 1991-1992, le général Amadou Toumani Touré avait dirigé le Mali après avoir renversé Moussa Traoré, mettant ainsi fin à vingt-trois ans de dictature et de corruption. Un an plus tard, il respectait sa promesse de rendre le pouvoir aux civils au terme de la conférence nationale qui débouchait sur les premières élections démocratiques de l'histoire du pays et remportées par Konaré.

Travail de terrain. Pendant une décennie, ATT est redevenu un simple soldat et en a profité pour soigner sa popularité. Au Mali, il prend la tête d'une fondation pour l'enfance et parraine des dizaines d'ONG. Grâce aux financements de la Fondation Jimmy Carter, il fait construire des puits, des écoles, des centres de santé... Ce travail de terrain lui permet de parcourir une bonne dizaine de fois un pays deux fois et demi plus grand que la France et de tisser un réseau. A l'étranger, il entretient son image de «sage» en effectuant des missions de médiation en Centrafrique pour le compte des Nations unies.

Tenté de se présenter en 1997 contre Konaré, ATT avait renoncé à affronter son ancien professeur de secondaire à Bamako. Le président Konaré