La Belgique va légaliser partiellement l'euthanasie, grâce à une loi adoptée jeudi soir par les députés. Après les Pays-Bas, qui ont adopté une loi presque identique en avril 2001, la Belgique est le deuxième pays au monde à s'engager dans cette voie.
Après l'entrée en vigueur de la loi, d'ici à environ trois mois, la pratique de l'euthanasie restera strictement encadrée. Le médecin qui procédera à une euthanasie «ne commettra pas d'infraction», précise la loi, dès lors que son patient, affligé d'une «souffrance physique ou psychique constante et insupportable» à la suite d'une «affection accidentelle ou pathologique incurable», «se trouve dans une situation médicale sans issue». Le praticien devra aussi s'assurer que le patient est «majeur et conscient», que sa demande est «formulée de manière volontaire, réfléchie et répétée» et qu'elle «ne résulte pas d'une pression extérieure».
Selon un sondage publié l'an passé par le quotidien catholique la Libre Belgique, 72 % des Belges étaient favorables à la légalisation sous conditions de l'euthanasie.
Le vote de jeudi soir constituait la dernière étape d'un parcours législatif entamé en 1999, après l'arrivée au pouvoir d'une coalition «arc-en-ciel» (libérale, socialiste, écologiste). Le sénateur libéral Philippe Monfils, l'un des initiateurs de cette loi, a estimé à l'issue du vote qu'il s'agissait d'une «victoire de la liberté et du respect de la dignité des patients». En revanche, l'opposition sociale-chrétienne a voté sans surpri