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Libération

Le Timor oriental, une graine d'Etat

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Tout reste à construire dans ce pays qui accède, dimanche, à l'indépendance.
publié le 18 mai 2002 à 23h30

Dili envoyé spécial

Sur le front de mer de Dili, des peintres et des ouvriers juchés sur d'improbables échafaudages de bambous mettent la dernière touche à l'hôtel Timor, un bâtiment flambant neuf qui se dresse à l'emplacement de l'hôtel Makota, rasé par les milices pro-indonésiennes en septembre 1999. Rue Tropical, l'ancien quartier général de la milice Aitarak («l'écharde») a laissé place à Angelo's, un restaurant italien où l'on déguste les meilleurs tiramisus de la région. Juste à côté, la maison du planteur Manuel Carrascalao, lieu d'un terrible massacre en avril 1999, abrite la Fundão Oriente, une association culturelle et sociale financée par le Portugal. Dili, la bouillonnante capitale du Timor oriental, panse ses plaies et tente de faire bonne figure pour l'accession officielle, dimanche, du territoire à l'indépendance, après 400 ans de colonisation portugaise et 24 ans d'occupation indonésienne.

Miliciens au pas. Le Timor oriental, premier Etat du troisième millénaire et le 190e de la planète, vient au monde dans la douleur. Mais aussi avec un immense espoir. Jamais la communauté internationale, sous l'égide des Nations unies, ne s'est engagée aussi massivement pour soutenir un pays en voie d'émancipation. Avec un coût d'environ 1,7 milliard d'euros depuis octobre 1999, l'opération a été la plus importante jamais entreprise par les Nations unies. Il ne s'agissait pas seulement de rétablir la paix, de mettre au pas les miliciens qui maraudaient jusque dans le centre d