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Libération

Inde-Pakistan : risque de surenchère militaire

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Un chef séparatiste modéré a été abattu au Cachemire.
publié le 22 mai 2002 à 23h33

L'escalade militaire entre l'Inde et le Pakistan se poursuit. Alors que, le long de la frontière, les deux pays ont déjà massé près de 1 million de soldats depuis décembre, New Delhi a fait savoir hier qu'il allait encore renforcer ses contingents. Depuis que, le 18 mai, l'Inde a demandé au Pakistan de rappeler son ambassadeur, les duels d'artillerie de part et d'autre de la «ligne de contrôle» qui sépare le Cachemire indien (Jammu-et-Cachemire) du Cachemire pakistanais (Azad-Cachemire) ont fait 15 morts. George Fernandes, le ministre indien de la Défense, a demandé hier aux commandants militaires postés dans le désert du Rajasthan (nord-ouest) de «se préparer à toute éventualité».

Confiscation. Le même jour, Abdoul Gani Lone, l'un des derniers dirigeants modérés du Cachemire, a été abattu à Srinagar. Agé d'une soixantaine d'années, il a été tué par balles par un commando de deux hommes non identifiés. Gani Lone était l'un des sept leaders de l'alliance Hurriyat, qui regroupe 23 mouvements séparatistes musulmans. Cette alliance hétéroclite, censée lutter pour l'indépendance du Cachemire, était déjà dominée par les partisans d'un rattachement pur et simple au Pakistan. Plusieurs autres leaders indépendantistes avaient par le passé été assassinés par des extrémistes islamistes appartenant à des groupes jihadistes propakistanais. Gani Lone s'était à plusieurs reprises élevé contre la confiscation du mouvement indépendantiste cachemiri par les combattants panislamistes soutenus p