Jérusalem
de notre correspondante
A peine la tension militaire était-elle retombée qu'une grave crise politique a éclaté lundi soir en Israël, dans un contexte de forte récession économique subie par le pays depuis le début de l'année. Dans un mouvement d'exaspération inattendu, le Premier ministre israélien a en effet limogé lundi soir quatre ministres du mouvement ultra-orthodoxe Shas, dont les élus à la Knesset venaient de voter contre le plan d'urgence économique adopté fin avril par le gouvernement pour financer la lutte contre l'Intifada. Certes, ce plan (repoussé par 47 voix contre 44 et 1 abstention) sera présenté une nouvelle fois aujourd'hui à la Knesset, et les limogeages ne doivent prendre effet que ce soir à minuit, ce qui rend encore possible un accord de dernière heure pour éviter l'éclatement de la coalition en place. Mais l'idée d'élections anticipées était évoquée hier avec de plus en plus d'insistance dans les allées du pouvoir, et il n'est pas sûr qu'Ariel Sharon, qui surfe sur des records de popularité, y soit totalement hostile.
Programme d'austérité. «Je ne vais pas permettre aux gens du Shas d'exercer un chantage. On ne peut pas continuer ainsi : il faut leur montrer qui est le patron», a affirmé le chef du gouvernement israélien, lundi soir, fou de rage d'avoir été trahi par ses partenaires. Troisième force politique du pays, le Shas a la réputation de faire et de défaire les gouvernements. Si, lundi, il s'est élevé contre le programme d'austérité, c'es