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Libération

«La visite de Jean Paul II effacera la tâche que porte la Bulgarie»

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Retour sur la piste bulgare, vingt ans après l'attentat contre le pape.
publié le 23 mai 2002 à 23h33

L'arrivée de Jean Paul II, aujourd'hui à Sofia, est pour nombre de Bulgares le symbole d'une complète réhabilitation internationale. Le voyage intervient en effet vingt ans après l'arrestation à Rome de Serguei Antonov, chef d'escale de la Balkan Air, inculpé avec deux de ses concitoyens pour «concours actif» dans l'attentat du 13 mai 1981, place Saint-Pierre à Rome, au cours duquel Ali Agça, jeune terroriste turc des Loups gris (extrême droite), blessa grièvement le pape. «Je sais que la visite effacera la tache que porte la Bulgarie pour avoir été injustement accusée», déclarait à l'AFP Solomon Passi, ministre bulgare des Affaires étrangères, l'un des 75 intellectuels signataires de l'invitation faite à Jean Paul II d'un voyage de trois jours dans ce pays à majorité orthodoxe.

Selon un récent sondage, presque 47 % des Bulgares estiment que le séjour du pape améliorera l'image d'un pays qui fut un très fidèle et aligné vassal de l'URSS. D'où l'hypothèse qui a couru longtemps d'une implication de Sofia dans l'attentat contre Jean Paul II. L'opération aurait été montée par les services bulgares au travers de la mafia turque pour le compte du KGB, bien décidé à se débarrasser d'un pape polonais encombrant qui soutenait le syndicat indépendant Solidarnosc.

Désinformation. La «piste bulgare» s'est finalement effondrée avec l'acquittement, en mars 1986, de Serguei Antonov. La défense a pu démontrer l'inanité d'une partie des accusations portées contre le Bulgare par Ali Agça, manif