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Libération

Les rêves de puissance de Bruxelles

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La Commission européenne réclame les attributs d'un vrai gouvernement.
publié le 23 mai 2002 à 23h34

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

Comment faire du «nain politique» qu'est l'UE un géant à l'égal des Etats-Unis ? En lui donnant un numéro de téléphone unique, celui de la Commission européenne, seule à même de permettre à l'UE «d'exercer ses responsabilités de puissance mondiale». L'exécutif bruxellois a adopté, hier, une «communication» intitulée Un projet pour l'UE, dans laquelle il revendique les attributs d'un véritable gouvernement, notamment dans les domaines de la politique étrangère, de la défense, de la politique économique et de la sécurité intérieure (coordination policière, immigration, asile, etc.). Ce texte, destiné à alimenter les travaux de la Convention sur l'avenir de l'Europe présidée par Giscard, risque de créer des remous, notamment dans les capitales des grands pays peu favorables à l'abandon de leurs dernières parcelles de souveraineté.

La Commission rejoint ainsi le Parlement européen qui, la semaine dernière (Libération du 17 mai), en adoptant le rapport d'Alain Lamassoure, a aussi plaidé pour des Etats-Unis d'Europe. La Commission va un peu plus loin en réclamant le monopole d'initiative: gardienne de «l'intérêt général européen», elle estime qu'elle est seule capable de garantir un minimum «d'efficacité». Aujourd'hui, chaque pays peut proposer une action, non seulement en matière de politique étrangère, mais aussi pour la sécurité intérieure, ce qui aboutit à la «confusion» et surtout à une inefficacité chronique.

Par étapes. Dans le schéma propo